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Rue Pasteurzoom sur la vue aérienne

.Restons au Blanc-Four pour aborder l’histoire d’une rue de liaison entre Roncq et Linselles, la rue Pasteur, avec Julien Olieux, historien local. C’est là que l’on déniche notamment l’une des 10 dernières fermes de Roncq, la bien nommée « ferme de la Prairie ». Louis Pasteur, chimiste et biologiste français (Dôle 1822, Villeneuve l’Etang 1895) effectuera de remarquables travaux sur la stéréo-chimie, puis se tourna vers l’étude des fermentations. Il montra que celles-ci étaient dues à l’action de micro-organismes, et que la « génération spontanée » des microbes n’existait pas. Il étudia la maladie des vers à soie (1865) puis après une étude sur les vins, réalisa une méthode de conservation des bières, la « pasteurisation ». De 1870 à 1886 se déroula la partie la plus importante de son oeuvre consacrée aux maladies infectieuses. Il montra la nature microbienne 
du charbon, découvrit le vibrion septique, le staphylocoque, le streptocoque, réalisa le vaccin contre le charbon et après d’innombrables difficultés, le vaccin contre la rage qui lui valut la gloire (1885), l’Académie française. Il y a 65 ans, dans les écoles, nos enseignants nous parlaient surtout de son premier « vaccin » qu’il inocula à un jeune homme prénommé Joseph, qui avait été mordu par un chien enragé. Joseph est le premier être humain sauvé par la vaccination. Pour nos enseignants c’était le plus grand savant de cette époque. La rue Pasteur commence rue de Lille, au Blanc-Four, comme un prolongement de la rue de Tourcoing. Elle s’arrête au rond-point des Wattines, pour Roncq. De là on a accès aux communes de la vallée de la Lys. Au début à gauche quelques habitations puis la rue St Roch qui donne accès au nouveau lotissement « les Ormes » cité dernièrement. Fait de guerre en 1944. En suivant, se situe une ancienne ferme tenue autrefois par Jean Couvreur, aujourd’hui demeure particulière. Sitôt après on se trouve en pleine campagne. Plus loin, l’av. Ponthieux, en impasse, bordée de maisons individuelles de chaque côté, fut construite entre « les deux guerres » 14-18 et 39-45. Quelques terrains de culture et l’on voit une des 10 dernières fermes de Roncq, « La ferme de la prairie ». Une exploitation familiale en société, G.A.E.C. Antoine, un groupement agricole pour une production laitière et de cultures céréalières avec des prairies pour les vaches et les génisses. Les exploitants se font un pont d’honneur à procéder à une agriculture raisonnée : « analyse des sols pour fertiliser bien à propos, s’il y a lieu, et surtout sans excès pour ne pas polluer la nappe phréatique ». La « Ferme Antoine », dirait-on autrefois, est plus que centenaire, et toujours tenue par la même famille. Toujours sur la gauche, en face de l’usine des Eaux qui était sur la droite se trouvait un estaminet, complètement disparu aujourd’hui. Le 3 septembre 1944, un petit groupe de FFI en patrouille dans le secteur à la recherche de militaires allemands égarés (on en avait récupéré 5 le matin le long de la voie ferrée, Roncq-Halluin) sort de l’estaminet où il s’était désaltéré. Patrick Bonte relate l’incident dans son article paru dans Nord Eclair 
le dimanche 28 août 1994 : « le groupe se laisse surprendre par le passage éclair d’un camion allemand, prenant la direction de Bousbecque et d’où éclatent des coups de feu à l’arrière ». « On a plongé dans le fossé et on entendait les balles siffler au dessus de nos têtes », raconte un jeune de 17 ans. Aussitôt, une traction avant, des FFI de Tourcoing, survient à son tour. Un résistant placé sur le pare-choc arrière, les mains sur un fusil mitrailleur Installé sur le toit de la voiture. Au moment de tirer l’arme va s’enrayer et les FFI verront alors « s’échapper leur proie » sic. Le « jeunot » de 17 ans à l’époque, précise encore aujourd’hui : « ce jour là, j’ai battu le record mondial de vitesse de plongeon dans le fossé ! ». A droite en partant de la rue de Lille, des garages de particuliers et de grands hangars à usages divers. Puis d es maisons, pavillons et petites villas 
avec jardins d’agrément, avant d’arriver au mur d’enceinte de l’ancienne usine des eaux de la Lys. Cette dernière, disparue, avait été bâtie pour l’épuration des eaux de la Lys avant leur envoi dans les villes voisines. De grands bassins de décantation étaient à l’extérieur. Vers 1937 un grave accident fit que l’eau se déversa dans les champs environnants et l’on voyait depuis la gare de Roncq une grande étendue d’eau.En 1914-18, l’armée allemande occupait l’usine. Elle en avait fait un lieu d'équarrissage pour les chevaux tués ou gravement blessés dans la zone du front, qui se trouvait relativement proche de notre ville. Les peaux étaient récupérées et la viande servait à l’ordinaire de la troupe. Des Roncquois requis pour y travailler se servaient aussi, en douce, et largement, faisant parfois du troc avec les soldats allemands. Il y a une cinquantaine d’années, un 
agriculteur qui avait des terres dans le coin nous disait que des endroits étaient plus fertiles, à cause des déchets non récupérables qui y avaient été enfouis.Relativement plus récente, une autre page de l’histoire de Roncq. Le 26 mai 1940, dans l’après-midi une voiture de l’armée britannique fut mitraillée, près de l’usine des Eaux, par un camion allemand. Deux gradés furent tués et le conducteur un « private » mourut quatre jours après, de ses blessures. On n’a jamais su où il avait été soigné ! Les militaires furent inhumés le plus près de l’endroit où ils étaient « tombés », coutume ancestrale de l’armée britannique. Mais pendant la guerre et l’occupation allemande, ils furent transférés au cimetière du Blanc-Four ou ils reposent à jamais tous les trois. Leur tombe se trouve à l’entrée secondaire, rue du Cimetière. C’est une brave « Blanfournoise » qui organisa toute la cérémonie avec les honneurs que l’on pouvait rendre sous l’occupation. De l’usine des Eaux il reste un long mur d’enceinte avec au milieu un portail avec grille d’où on a une vue panoramique sur Roncq centre. En suivant après le mur, le cadastre de 1830 nous montre qu’il y avait là un grand fossé de forme carrée avec un plus petit accolé et un passage permettant de rejoindre les deux surfaces, le tout faisant penser à une motte féodale. Aujourd’hui encore notre ami Pierre nous signale que les anciens disaient : « le fossé du comte » en parlant de cet endroit. De très vieux Roncquois que nous avons connus disaient être allés jouer dans ce « fossé ». Un peu plus loin à quelques mètres de la route, une ferme très ancienne où les époux Masschelein-Coupet vivent une paisible retraite. Avant eux la ferme était tenue par Alphonse Masschelein le père qui avait succédé à Louis Cornard. Sur un pignon, une date, 1897, probablement année de la reconstruction, nous dit Pierre qui fait remarquer les raccords de poutre, en partie calcinée, laissant supposer un incendie. En continuant la rue, des pépinières de chaque côté de la route. Cette activité date du début du siècle passé. Vient ensuite le chalet de la Pépinière, de plus en plus connu parce qu’il peut accueillir jusqu’à 500 personnes nous indique un panneau. Noces, vin d’honneur, banquets, etc. avec un grand parking. C’est le plus grand établissement de ce genre à Roncq. Un peu plus loin une entreprise familiale de conditionnement d’oeufs, sous la marque « la Mère poule » depuis 1976. Une centaine de mètres après, la rue Pasteur et le territoire de Roncq s’arrêtent au rond-point « des Wattines ».
Julien Olieux 

Jacqueline et Julien

Jacqueline et Julien

avec l'aimable autorisation de Nord Eclair
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