DU 358 AU 445 RUE DE LILLE: LE CAFE STAELENS au carrefour avec la rue de Bousbecque

Cette semaine, la chronique historique de Jacqueline et Julien nous emmène au 358 de la rue de Lille. Nous voici maintenant chez Roger Véroone le tailleur. Son atelier était à l'étage, et au rez-de-chaussée son épouse tenait un magasin de tissus, vêtements et coiffures hommes. Quand la présence de Roger était nécessaire au magasin, Emilienne l'appelait au moyen d'un tuyau qui traversait te plafond. Le 7 octobre 1950, un incendie anéantit la boutique et l'atelier. " Marchand d'annas " ! ! Avez-vous une idée de qu'elle profession il s'agit ? C'était celle qu'exerçait Henri Lehoucq en 1925 au 358 rue de Lille. Les annas sont de l'écorce ou de la paille de lin, provenant du teillage où étaient séparées les libres de lin et la paille. Les annas servaient à faire du torchis. Henri était le successeur de " Lehoucq-Poulain ", ses parents probablement. Sur les en-têtes de ses factures, on pouvait lire : " Annas, étoupes pour ameublement et pour filature, commerce de déchets de lin, location d'automobile ". Il faisait aussi des courses pour la mairie, par exemple : facture du 21 avril 1925, 6 voyages à Lille pour la mairie, ou du 5 décembre 1929 conduire un aliéné à l'hôpital de Tourcoing, un autre à Equerme en 1931. Vers 1934 l'en-tête de lettre change, les annas et le lin disparaissent pour laisser place à " transports internationaux rapides ". On retrouve sa trace jusqu'en 1954 dans l'annuaire Ravet-Anceau.
C'est à cet endroit que fut installée la 3e poste de Roncq. Le grand garage accueillit diverses associations sportives actuellement, le Dojo. Le 290 était en 1860 une parcelle de terrain appartenant à Henri Dupont, filateur de lin à Halluin. Celui-ci la vend à Maître Charles Labbe en 1862, qui y fit construire le notariat qui est toujours là.
" A la belle vue " en 1860, " A la descente de Bousbecque " en 1905, " le Café du Cycle en 1921 " ce sont les enseignes qu'a porté successivement le n" 445. Il était situé au coin de la rue de Lille et de Bousbecque (rue des Frères Bonduel). Il fut démoli en 1981, pour agrandir l'entrée de la rue,
mais une peinture en trompe l'œil nous le restitue en image. Cette maison est très ancienne. Elle figure sur une carte de 1726 dessinée par MM Maes père et fils ingénieurs du Roi (archives nationales de Paris). Achille Debuysschère était marchand de cycles et accessoires. Il préféra appeler son estaminet " Café du Cycle ". Sa veuve continua le café jusqu'en 1941. Il fut rouvert en 1956 par Francis Stalens.