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LE LIERRE
Il y avait autrefois, dans la campagne roncquoise, un peu en retrait de la
rue de Bousbecque à gauche, la ferme du « Grand Colombier ». Déjà sur un
plan de 1744, elle y était appelée « Ferme du Blanc Coulombier ». Plus près
de nous, on l'appellait « L'cinse du bourlon ». « Un bourlon ou bourleau,
selon les régions, est un repas de fête donné par les fermiers à la fin
de la moisson ». On y arrivait soi par le chemin des 3 Rois (rue du Président
Allende), soit par une allée bordée de tilleuls (maintenant impasse).
Cette vaste ferme était du style flamand, bâtie en carré, avec au dessus du
portail un très grand colombier d'où son nom. A droite, il y avait une immense
grange, à gauche étables et écuries, dans le fond l'habitation. Un trottoir
pavé courrait tout le tour de la cour afin que fermiers et ouvriers agricoles
puissent voyager à pieds secs lors des pluies.
La ferme était entourée d'un fossé rempli d'eau qui fut comblé petit à petit.
Le corps de logis avait une large porte d'entrée, un corridor séparait l'habitation
en 2 parties. De grosses poutres de bois soutenaient les plafonds, l'une
d'entre elles était même sculptée. Dans la cuisine, une vaste table d'une
dizaine de mètres sur un mètre de large, elle avait été taillée dans un
arbre ayant poussé devant la ferme. Les murs extérieurs étaient épais de
90 centimètres. Cette ferme était une véritable forteresse.
En 1880, elle était occupée par Jean-Baptiste Lelon puis son fils. Vinrent
ensuite Charles Vandermarlière, plus tard son fis Charles également et finalement
Albert qui la céda à Pierre Catteau.
Celui-ci quitta avec regret cette ferme et ses 70 hectares. 45 furent bâtis
pour constituer « Le Lierre » (Extrait du journal N.E. du 16.11.1977). Article
écrit par Hubert Ledouy.
Il y a déjà longtemps nous a raconté Paul Delannoy, entrepreneur en maçonnerie,
le fermier avait demandé d'installer depuis sa cour de ferme jusqu'à la
Becque de la Vacour toute proche, un conduit en tuyaux de grés fabriqués
chez Scalabie au Blanc-Four ceci pour évacuer les eaux de pluie. Mais lorsque
le niveau de la Becque monta, c'est son eau qui remonta dans la cour. Paul
suggéra au fermier de construire dans la cour un petit puisard avec murs
surélevés muni d'une trappe. Lorsque l'eau montait ou descendait le fermier
fermait ou ouvrait cette trappe.
Pendant la première guerre mondiale, la ferme qui était près de la ligne de
chemin de fer, reçut ainsi que ses terres de nombreux obus tirés du front
en direction du gros canon qui se déplaçait sur les rails et pendant de
nombreuses années le service de déminage dut sortir de terre des engins
non explosés, obus, grenades, fusée. 6 obus furent encore retrouvés en 1928
rue de Bousbecque. Les derniers obus ont été retrouvés le 18 février 1933.
En 1970 commença la première tranche de 230 habitations, 123 autres constituèrent
la seconde. C'est Jacques Duclos en personne qui vint poser la première
pierre de la première maison.
Les maisons du côté droit de la rue de Bousbecque furent construites plus
tard. Font-elles aussi partie du Lierre? Aucun autre nom ne figurent sur
le plan de Roncq. Les nouvelles rues reçurent le nom de personnages célèbres.
Rue Albert Camus . Algérie 1913
- Villeblevin, Yonne 1960. Ecrivain français;
Issu d'une famille modeste, il fut élevé par sa mère car son père était mort
pendant la première guerre mondiale. Il fait ses études de philosophie à
Alger mais tuberculeux à 17 ans, il doit renoncer à sa carrière universitaire.
Il va alors s'essayer au théâtre avec la troupe de radio Alger puis faire
du journalisme. Il devient le collaborateur de Pascal Pia, en 1938, au journal
« Alger Républicain ».
Il publie quelques romans, en 1937 et 1938, mais c'est son roman « L'étranger
» en 1942 qui le rendit célèbre.
En 1952, il écrit « L'homme révolté », « La peste » et en 1956 « La chute
».
Il aimera toute sa vie le soleil d'Algérie.
Cette rue fut ouverte lors de la construction du lotissement. C'était autrefois
un étroit sentier de terre battue reliant la rue Wallerand et la rue de
la Prairie (Paul Vansteenkiste) bordée d'un côté par les champs, de l'autre
par une haie si haute et si touffue que les amoureux pouvaient facilement
s'y dissimuler.
Rue Ambroise Croizat. Notre-Dame
de Briançon 1901 - Suresnes 1951. Syndicaliste et homme politique français.
Membre du parti communiste français dès 1920, il est élu député de la Seine
en 1936 et sera réélu après la libération.
Ministre du Travail de 1945 à 1947, il met en place les grandes réformes sociales
de l'après-guerre: Sécurité Sociale, Allocations Familiales, Retraites,
Comité d'entreprise.
Elle naquit en juin 1909 à Ajaccio. Elle fit des études secondaires au collège
du Luc, dans le Var, puis au lycée Longchamps de Marseille. Mais au bout
de 3 semaines, elle reprenait le bateau pour Ajaccio.
A 18 ans, elle partit pour Paris pour faire ses études de dentiste. Elle s'inscrivit
au mouvement des étudiants de gauche. C'est là qu'elle fit la connaissance
d'un étudiant en droit, Laurent Casanova, secrétaire de Maurice Thorez.
En 1928, elle adhéra aux Jeunesses Communistes. Elle en devint membre du bureau.
En 1936, à Marseille, elle lança un appel aux jeunes filles françaises du
Front populaire. Ainsi naquit l'Union des Jeunes Filles de France qui, sous
l'impulsion de Danielle, regroupa 20.000 adhérentes.
En août 1938, elle participa à New York au premier congrès mondial pour la
paix.
En 1938, son mari est mobilisé. Les communistes étaient pourchassés et elle
entra dans l'illégalité.
Le 14 juillet 1941, elle organisa, avec l'aide des femmes, une manifestation
anti-nazie.
Le 11 février 1942, Danielle fut arrêtée et emprisonnée à Bonainville. Le
23 janvier 1943, 231 femmes (49 seulement devaient en revenir) furent conduites
à Auschwitz. Sous son impulsion, elles franchirent la porte de l'enfer en
chantant la Marseillaise.
Ayant attrapé une forte fièvre, Danielle meurt le 9 mai 1944.
Rue
Emile Zola. 1840-1902. Ecrivain français.
Bien que né à Paris, il partit très jeune à Aix-en-Provence car son père (François)
étant ingénieur s'occupait d'un grand projet d'adduction d'eau commandé
par cette ville. Il se lie d'amitié avec Paul Cézanne.
Il revient à Paris à l'âge de 18 ans et se lance dans le journalisme.
Il écrit plusieurs romans « Contes à Minon », « Thérèse Raquin »
En 1869, il envisage d'écrire une grande uvre romanesque. « Les Rougon-Macquart
», l'histoire d'une famille sous le second empire. L'enquête est si vaste
qu'au lieu d'écrire 10 romans comme prévu, il dut en écrire 20. C'est dans
cette saga que l'on trouve « Le ventre de Paris », « Pot-Boulle », « Germinal
», « La bête humaine », etc.
Membre du Comité central du Parti Communiste Français à partir de 1929, élu
député en 1932, il est responsable de la rubrique de politique étrangère
à l'Humanité. Lorsque le P.C.F. est interdit en France (septembre 1939),
il entre dans la clandestinité. Arrêté en mai 1941, il est fusillé en décembre
avec d'autres otages par l'occupant allemand.
Rue
Gérard Philipe. 1922-1959. Acteur français.
Il crée « Caligula » d'Albert Camus en 1945. Il rencontre Jean Vilar avec
qui il va promouvoir le festival d'Avignon. Au théâtre, il joue « Le Cid
», « Richard II », « Ruy Blas », « On ne badine pas avec l'amour ». Sa fougue,
son talent font de lui le meilleur jeune premier héroïque de sa génération.
Au cinéma, il a l'occasion d'épanouir encore plus diversement ses dons dans
« L'idiot », « La chartreuse de Parme », « Le rouge et le noir », « Fanfan
la tulipe », « Pot-Bouille ».
Mort d'une infection contractée lors d'un tournage en pays étranger, il repose
au cimetière de Ramatuelle, près de St-Tropez.
Au cours de la seconde guerre mondiale, les Allemands créèrent dans la ville
de Châteaubriant un camps de prisonniers politiques où le 22 octobre 1941
ils fusillèrent 27 otages à la suite du meurtre d'un officier allemand à
Nantes.
Guy Moquet était l'un de ceux-là. Alors âgé de 17 ans, il revendique fièrement
l'honneur de mourir pour la France.
Tenine, l'un des otages ayant dit à l'officier allemand « C'est un honneur
pour un Français de tomber sous les balles allemandes mais c'est un crime
de fusiller un gosse », Guy a répondu: « Laisse Tenine, je suis aussi Français
que toi »
Rue Jean Moulin. 1904-1899 - 1943.
Homme politique et résistant français.
Préfet de Chartres en 1940, il refuse de signer un document allemand compromettant
des Français et tenter de se suicider.
Il rejoint Londres en 1941 où il se met à la disposition de De Gaulle. Celui-ci
le charge de coordonner l'action de la Résistance en zone Sud. Il est parachuté
à Salon de Provence où il sera le représentant du général. Il y crée un
Conseil de la Résistance.
Il est arrêté à Caluire le 21 juin 1943 par un commando SS dans des conditions
plus que suspectes. Torturé par la Gestapo, il ne parlera pas. Il succombe
pendant son transfert en Allemagne.
Ses cendres reposent au Panthéon. Son éloge funèbre prononcé par Malraux est
resté célèbre.
Jean Zay. Orléans 1904 - Molles
(Allier) 1944. Homme politique français.
Député radical socialiste du Loiret de 1932 à 1942. Ministre de l'Education
nationale dans le cabinet de Léon Blum (juin 1936), il garde ce portefeuille
jusqu'en 1939. Il préside à d'importantes réformes: recul de l'âge scolaire
jusqu'à quatorze ans, multiplication des bourses scolaires. Partisan de
la Résistance dès 1940, il est poursuivi par le gouvernement de Vichy. Il
est assassiné par les miliciens.
Léo
Lagrange. Bourg (Gironde) 1900 - Evergnicourt (Aisne) 1940.
Avocat député socialiste du Nord (1932-1940), sous-secrétaire d'Etat au sport
(1936-1938), Ministère nouvelle crée par le Front Populaire.
Il favorise l'accès des masses aux vacances et loisirs. Il crée l'école de
ski, le brevet sportif et les billets poipulaires de congés payés.
Il est tué pendant la bataille de France en 1940.
Rue
Marc Sangnier. 4 mars 1873 - 1950.
Journaliste et homme politique, polytechnicien, il quitte l'armée en 1898
pour se consacrer à l'organisation d'un christianisme démocratique et social
et à l'Education populaire.
En 1906, il se lance dans l'action politique active, ce qui lui attire l'hostilité
des conservateurs de l'extrême-droite (Action française) et aussi de la
gauche laïque.
Mettant l'accent sur l'engagement syndical des chrétiens, il échoue 2 fois
à la députation (1909-1910).
L'Episcopat lui reproche son indépendance vis-à-vis de la hiérarchie et il
est blamé par Pie X.
Durant l'entre-deux guerres, Marc Sangnier multiplie les réunions pour la
paix et contre le racisme. Il introduit en France « Les auberges de jeunesse
» en 1929.
Pierre
Brossolette. Paris 1903 - 1944.
Professeur et journaliste à la radiodiffusion française, 1936-1939 et au Front
Populaire.
Il fut l'un des premiers à entrer dans la Résistance et devint à Londres en
1942 conseiller politique du Général De Gaulle. Parachuté à plusieurs reprises
en France occupée, il travaille à l'unification des Mouvements du Nord et
du Sud.
Arrêté alors qu'il regagnait l'Angleterre, il est torturé. Porteur de secrets
importants, il se jette du 5<^*>e<^> étage de l'immeuble
de la Gestapo.
Rue
Roger Bouvier. Halluinois.
Dès 1942, il fut associé aux travaux de réflexion entrepris pour résoudre
le problème du logement.
En 1947, M. Paul Lemaitre, président du CIL, lui demande d'organiser pratiquement
les services du CIL et d'entreprendre la tâche immense de lancer les programmes
de construction. Son choix fut heureux et l'acceptation par M. Bouvier de
cette mission difficile donne la mesure de son courage et de son esprit
d'entreprise. L'uvre a entreprendre était immense et complexe. Roger
Bouvier s'y est donné sans réserve.
Il aurait pu n'être qu'un administratif, qu'un technicien. Ceux qui l'ont
connu peuvent rendre témoignage que M. Bouvier n'a pas cessé d'être un militant
du logement populaire. Son grand souci était de satisfaire au plus vite
toutes les demandes de logement en instance.
Son amabilité et son dévouement étaient connus et appréciés par toutes les
personnes qui sollicitaient ses services.
Il mit également sur pied la Mutuelle des Foyers de la Vallée de la Lys.
Toute sa vie, il fut un homme dévoué, droit et conscient de ses responsabilités.
Il devait décéder le 14 juin 1966.
Propos recueillis par Martine Vanroterghem auprès de Mme Roger Bouvier.
avant, la campagne
réunion au Lierre en 1965
Jacqueline et Julien avec l'aimable autorisation de Nord
Eclair moyens techniques CRRAI http://www.crrai.com tél:03.20.94.12.32 |