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Rue Paul Espeelszoom sur la vue aérienne

La rue Paul-Espeels est l’ancienne rue de Béthune. Paul Espeels est né le 23 septembre 1910 et décédé le 8 mai 1978 à Roncq. Nous avons rencontré sa fille Jeanine et son gendre Jean qui nous ont retracé sa vie. Celle du seul ouvrier roncquois dont le nom a été attribué à une rue. Evacué avec ses parents, en Belgique, pendant la guerre de 14- 18, Paul Espeels revient à Roncq en 1920, ne sachant pas un mot de français. De nombreuses familles roncquoises étaient d’origine belge et ne parlaient que le flamand. Doué d’un esprit ouvert et délié, il assimila parfaitement le français et obtint après 2 ans de scolarité à Roncq, le certificat d’études primaires. Il habitait alors avec sa famille la carrière Rouge, ancien chemin des Néarts. 
Un dimanche matin, alors qu’il sortait en courant de la carrière, vers la rue de Lille, il fut renversé par le tramway qui était en activité depuis 6 mois. Paul eut la jambe droite coupée au niveau du genou et de nombreuses contusions. Hospitalisé à Tourcoing, la gangrène se déclara. Il fallut réopérer à plusieurs reprises et le mal ne fut jugulé qu’à dix centimètres de l’aine. Au début Paul dut apprendre à marcher avec un "pilon" et des béquilles. Puis ce fut avec une prothèse, jambe artificielle, qu’il fallut changer jusqu’à l’âge adulte, pour une définitive. Lors de son hospitalisation à la clinique Langrand, rue des Ursulines à Tourcoing, les "soeurs" infirmières, intéressées par cet enfant et pensant à son avenir, lui apprirent le solfège pour qu’il 
puisse jouer de la musique plus tard, et avoir ainsi un dérivatif. Comme il était titulaire du certificat d’études primaires, Paul put entrer plus vite en usine, situation légale à l’époque. Il fut embauché à la Manufacture de draperies de Roncq, chez Motte, aujourd’hui Actival, où il exerça le métier de « rentreur », opération préparatoire au tissage, fonction qui lui permettait de rester assis. Il occupa ce poste toute sa vie ouvrière. Dès qu’il avait pu, après son opération, il avait commencé à épargner pour pouvoir s’acheter un accordéon, ce "piano du pauvre" qui faisait fureur à l’époque. Quelques années d’économies suffirent pour l’acquisition d’un accordéon très simple. Ce dernier sera remplacé plus tard par un Chromatique à doigté belge, haut de gamme. Cet achat fut permis grâce à l’argent qu’il avait gagné en animant des bals et autres festivités. Le nombre sans cesse croissant d’accordéonistes et la passion de Paul pour son passe-temps favori, l’incitèrent à créer une société : « Les accordéonistes roncquois » en 1933. Leur siège fut un estaminet de la rue des Chats Huants (rue Henri Barbusse) tenu par Marguerite Soen et Edmond Dhont, son mari. Ce dernier avait changé son enseigne, "A la nouvelle forge", peut-être en l’honneur de celui qui avait succombé au charme des beaux yeux d’Andréa Dhont, sa fille, qui exercait son métier de coiffeuse pour dames, dans l’estaminet de ses parents. Elle-même avait été séduite par ce beau jeune homme de 27 ans qui sortait des sons mélodieux de son accordéon. Nos jeunes mariés allèrent habiter rue de la Malcence au n° 5 où un an après une petite fille vint couronner leur union. Paul donnait des leçons d’accordéons chez lui. Ce qui faisait le ravissement des clientes de sa femme, lorsque c’étaient des musiciens confirmés, mais c’était moins harmonieux, lorsque c’était un ou des débutants. Il organisa aussi de nombreux concours d’accordéon à Roncq, avec des musiciens venus d’ailleurs. Il fut également un des promoteurs de la société : « Les majorettes roncquoises » La médaille de la ville de Roncq, et celle de la Fédération musicale du Nord-Pas de Calais lui furent décernées pour 50 ans de dévouement au service de la musique. Paul Espeels est le seul ouvrier roncquois, dont le dévouement reconnu par l’attribution de son nom à une rue de sa ville.La rue de Béthune, devenue rue Paul Espeels, était en réalité une ruelle en terre battue qui se trouvait face à la rue de la Briqueterie actuelle. C’était une impasse isolée. Celle de Marie Dervaux, comme l’appellent toujours les anciens Roncquois. Elle desservait une rangée de vieilles bâtisses, dangereuses du point de vue sécurité, comme on en voyait encore beaucoup à Roncq. Certaines étaient du style « maison de tisserand » à l’otil (à la main), d’autres avaient un toit en mansarde où des chambres à coucher étaient aménagées.
C’est notre journal "Nord Eclair" du dimanche 16 et lundi 17 janvier 1972 qui relate avec photos à l’appui, un tragique incendie qui fit 3 victimes. Dans la nuit du vendredi au samedi précédent à 3 h du matin, le chef de famille père des deux enfants et ami de la maman fut réveillé par une odeur de roussi. Il descendit sans réveiller les siens. Au rez de chaussée l’odeur était plus forte. Il ouvrit la porte pour aérer, survint alors une explosion qui le jeta littéralement dehors. Toute la maison s’embrasa, et la maman agée de 34 ans, la petite fille âgée de 3 ans et son petit frère de 2 ans périrent dans l’incendie. La rapidité de propagation du feu fut telle que personne ne put intervenir pour porter secours aux victimes. Les pompiers arrivés sur place ne purent que constater le drame déjà consommé. Ils mirent en batterie 3 lances pour éteindre le feu et empêcher sa propagation aux maisons voisines. La famille sinistrée habitait la maison depuis 2 ans, avec un loyer initial de 10 F puis gratuitement étant donné les faibles ressources du père relevant d’une opération. C’est la municipalité roncquoise qui était devenue propriétaire du lot d’habitations. Elle envisageait d’ouvrir une rue à la place. La démolition de la maison "Marie Dervaux", des maisons de la rue de Béthune et d’une rangée de vieilles maisons rue Henri Barbusse permit de remodeler le terrain de football et d’ouvrir la rue Paul Espeels. C’est une large rue qui comporte un parking très utilisé lors de manifestations importantes dans les environs. Elle débouche dans la rue des Poilus et permet d’accéder à la rue de Lille.


La rue Paul Espeels

 

 Monsieur Paul Espeels

Julien et Jacqueline

Jacqueline et Julien

Jacqueline et Julien

avec l'aimable autorisation de Nord Eclair
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rubrique RONCQ

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