CARRIERE MME DELANDRE

Elle commence route de Bousbecque près du passage à niveau du Pellegrin sur le territoire d'Halluin pour quelques dizaines de mètres et se termine chemin de Linselles (route d'Halluin à Linselles) sur le territoire de Bousbecque. Entre les deux, elle se situe sur Roncq.

Au 17e siècle, le lieu-dit aujourd'hui «Riche vinage » était le «fief des Alexandre » et appartenait en grande partie à l'abbaye de Marquette; le reste à la maison de Bourgogne et le reste à la prévosté d'Halluin.La carrière s'appelait «Chemin des Alexandre » ainsi que la becque dénommée le « Coulant des Alexandres vers Halluin ».

Chose curieuse sur le plan du 17e siècle (Archives de Lille PL2O), au milieu d'une parcelle de terre, on peut voir deux petites pièces d'eau sur lesquelles on peut lire « rouissoir». Le lin cultivé à Roncq était roui sur place.

Le cadastre de 1830 rnontre une carrière Mme Deflandre bien tortueuse reliant entre elles les quelques fermes qui d'ailleurs existent encore. le chemin était tellement en mauvais état qu'en 1877, les fermiers et propriétaires des terrains signèrent une pétitions afin que la municipalité procède aux réparations.

En 1895, il fut décidé de redresser cette carrière si tortueuse (et le chemin fut en même temps élargi). Les travaux traînèrent en longueur car il fallait l'accord et la participation financière de la ville d'Halluin qui se faisait tirer l'oreille. Enfin quelques années plus tard, la route telle qu'on la connait était terminée.

Il y avait là un petit bois appartenant à Désiré Leurent Lefort qui fut détruit en 1917 quand les Allemands réquisitionnèrent tous les arbres des environs pour les envoyer en Allemagne.

L'entrée de la carrière Mme Deflandre (photos Carol RASSON)

Pour les bienfaits de Jeanne de Flandre

Mais qui était donc cette mystérieuse Mme Deflandre (Desflandres sur certains documents)? Aussi loin qu'il est possible de remonter dans le temps, aucune dame de ce nom n'était propriétaire d'une parcelle de terrain dans ces environs. Après avoir échafaudé plusieurs hypothèses, nous avons retenu la plus vraisemblable.

En 1206, Bauduin IX, comte de Flandre, avait deux filles, Jeanne et Marguerite. L'aînée que victor Derode, dans son livre « l'histoire de Lille et de la Wallonnie », appelle notre vertueuse princesse, a au cours de son existence doté la ville de Lille de nombreux bienfaits: hôpitaux, hospice pour vieillards (l'hospice Comtesse), 'pour femmes en couche, asile pour les enfants orphelins, maison pour les lépreux.

Elle fit placer un peu partout dans la ville des bornes fontaines pour que le peuple puisse se ravitailler en eau potable.A la mort de son mari, elle se retira en l'abbaye de Marquette, cette même abbaye qui possédait tant de terres au fief des Alexandres (le Riche vinage).

Jeanne de Flandre mourut en 1244, toujours à Marquette, et y fut inhumée. Elle y reposa pendant six cents ans,

jusqu'à ce qu'en 1793, le peupIe qu'elle avait tant aimé vint violer sa tombe et jeter ses cendres au vent Après la Révolution il fut demandé de lui rendre kommage et ce fut probablement ce pourquoi on donna le nom de la dame de Flandre (Plus tard Mme de Flandre) à cette carrière qui partait des propriétés de l'abbaye.

Nous n'affirmons rien, ce n'est qu'une simple hypothèse. Dans son livre cité plus haut écrit en 1868, victor Derode dit à la page 207:

« Lille doit à Jeanne un monument expiatoire».

Son voeu est maintenant exaucé et de là haut· il doit être heureux s'il voit la maternité portant le nom de «Jeanne de Flandre».

	La ferme de Mme Piat qui développe aujourd'hui différentes activités comme les fleurs séchées et depuis peu le gardiennage de chevaux.
	La ferme de M. et Mme Couvreur où est amoureusement confectionné ce fromage à pâte molle, à savoir le carré du Vinage. D'autres fromages sont produits comme le Saint Piat, le Saint Paulin et depuis peu la mimolette. Vous y trouverez aussi des produits régionaux (patés, miels, confitures, bières,...).