CARRIERE DELOBEL

Elle conduisait à la "ferme des Francs". Comme nous l'avons raconté dans notre article du 1er février intitulé "CIT: la ferme des Francs", cette cense est très ancienne puisqu'on la trouve déjà sur un plan de 1726. Elle fût exploitée entre autres par Pierre François Lezaire, maire de Roncq en 1726.

Puis, plusieurs générations de Delobel en furent propriétaires et c'est ainsi que le chemin prit le nom de carrière Delobel.

Les exploitants entretenaient la carrière pour qu'elle soit carrossable. Les ornières étaient comblées à l'aide de "crons" (briques cassées venant de démolitions) et égalisées avec les cendres résiduelles des chaudières à charbon des usines, appellées plus communément "des scories" ou des "grouaches". Après quelques passages avec les banots (chariot de ferme tiré par un cheval) , le terrain était nivellé.

Après un tournant à angle droit devant la ferme, le chemin continuait et passait devant la chapelle "Notre Dame des champs" dont on ne connaît pas la date de construction.

Cette chapelle, outre son nom de "chapelle Delobel", fût appelée aussi "chapelle des tilleuls" car elle était flanquée" de deux tilleuls qu'il fallut abattre, les racines menaçant les fondations. C'était aussi "la petite Marlière" parce que les tout petits de l'école Immaculée Conception y venaient en pèlerinage au mois de mai tandis que leurs aînés se rendaient à pied à N.D. de la Marlière à Tourcoing.

On l'appelait aussi "chapelle des amoureux", car derrière l'édifice, dans les hautes herbes ou dans les blés, les coupIes étaient à l'abri des regards indiscrets

Un peu plus loin, il fallait bifurquer soit à gauche vers Neuville en passant devant les fermes Duquesnoy et Vandenbulcke-Six et empruntait ensuite le sentier du "Pape", lieu-dit de Neuville. Soit à droite on rejoignait Roncq par la carrière Jean Six et la rue de la Latte.

L'entrée de la ferme n'a pratiquement pas changé

Jusque dans les années 55-60, c'était l'un des trois parcours emprunté par la procession des Rogations. Ces processions avaient lieu les lundis, mardis, mercredis qui précèdent le jeudi de l'Ascension. ll y en avait trois, chacune dans un endroit différent, surtout dans les localités rurales, car elles étaient destinées à attirer la bénédiction de Dieu sur les fruits de la terre et les animaux.

Après la messe de 6h. (du matin) , chantre, prêtre et fidèles empruntaient la rue du Billemont, la carrière Delobel (arrêt à la chapelIe puis la carrière Jean Six) et rejoignaient l'église par la rue de la Latte et la rue des Arts enchantant la grande litanie des Saints.

Avant la construction du CIT, c'était l'une des promenades en campagne que pouvaient faire les Roncquois. les anfants pouvaient courir, rouler à vélo en toute sécurité.