En face de la rue Paul Valery coincé entre le garage Renault et l'autoroute, se trouve un petit sentier qui ne figure même pas sur le plan de Roncq, c'est le sentier Casier. Autrefois, quand on allait à pied à Tourcoing, on empruntait d'abord la rue des Chats Huants (rue Henri Barbusse) jusqu'à l'actuel passage à niveau de la voie de chemin de fèr desservant le CIT. Là, se trouvait un sentier dallé de grosses pierres bleues, à peine assez large pour y passer avec un landau de bébé. C'était les <voies Casier » (les vos cazi, comrne on disait à Roncq). 

On devait y marcher à la queue leu leu, et descendre dans le champ quand un cycliste voulait nous doubler, car beaucoup d'ouvriers francais et belges passaient par là pour aller au travail dans les usines textiles de Roubaix et Tôurcoing. C'était un raccourci.  

Nous passions alors devant la chapelle Notre-Dame de Grâce, plus que centenaire. Après avoir été plusieurs fois saccagée, elle fut en partie détruite par un camion de travaux qui reculait, lors des travaux de construction du lotissement des Chats Huants en 1970. (Une réplique exacte de cette chapelle fut construite au Blanc Four). 

Le sentier s'élargissait un peu à son embranchement avec la rue du Moulin. On passait alors devant la ferme Casier (puis Debreyne) à gauche, tandis qu'à droite des canards s'ébattaient dans une vaste pièce d'eau. Souvent, on y faisait un temps de repos pour permettre aux enfants de s'asseoir un peu tout en admirant le paon qui faisait la roue. C'est à cet endroit qu'est maintenant la rue Paul Valery.

Ce sentier doit son nom à la ferme Casier où plusieurs générations de cultivateurs s'y sont succédé.

Après avoir traversé la rue du Dronckaert, on se retrouvait dans la seconde partie du sentier, à travers champs jusqu'à l'actuelle rue Lemire. 

Maintenant, c'est une voie barrée par l'autoroute. Tout au fond de l'impasse, il y a trois petites maisons et au milieu un puits, un des derniers de Roncq, qui fournit encore de l'eau à sa propriétaire âgée de 83 ans, qui malgré son âge vient y puiser l'eau nécessaire à sa vie. 

Elle ne veut en aucun cas entendre parler d'eau potable: «J'aime bin mis l' eau d'min puche, aIl' ne sins pas l'eau d'javel»dit-elle.

La chapelle N.D. de Grâce d'ongine, en 1970