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RUE DE LA CLOCHE

Voie en impasse. On y accède par la rue Henri Barbusse face au stade.

Sur le plan cadastral de 1830, ce qui deviendra plus tard la « rangée de la cloche » est représentée en pointillés, ce qui veut dire que c'était un petit sentier! n'y avait pas encore de maisons. Ce sentier partait de la rue de La Latte, passait derrière le parc du Château construit par maître Carton, notaire, en 1775 (centre Duclos, traversait la rue Henri Barbusse et continuait de l'autre côté pour aboutir rue de Lille,près de l'actuelle salle Guy-Drut.

Les maisons de la rue de la Cloche furent construites probablement vers 1850-60, à l'époque de l'extension de l'industrie textile, car c'était des maisons de tisserands. (voir explication de la rue du Billemont).

En 1912, elles appartenaient à Louis Vienne Wauquiet, tisseur de toile,rue de Bousbecque (rue des Frères-Bonduel), habitant au 4 de cette même rue, maison qui fut habitée plus tard par le docteur Léon Béal Vienne.

Du petit sentier en pointillés, il ne subsiste plus maintenant que la «rue de la Cloche». Les maisons de tisserands ont toutes été transformées même le petit café du coin appelé bien entendu «A la Cloche».

Ce petit bistrot de quartier ne désemplissait pas les jours des séances du cinéma juste en face. Les dimanches soit, de joyeux airs de danse se répandaient dans la rue par le porte grande ouverte l'été.

Des commerçants astucieux y faisaient parfois de bonnes affaires? Roger, dernier marchand de charbon, toujours en activité àRoncq raconte:

«Lorsque j'allais livrer du charbon clans une mnaison de la rangée, je passais toujours au café de la Cloche pour payer un verre à mon client Dans les minutes qui suivaient, c'était l'un après l'autre des hommes de la rangée qui entraient dans l'estaminet pour me demander d'aller mettre un ou deux sacs de charbon chez eux. Evidemment, je leur payais un verre et tout le monde, patron du bistrot compris s'y retrouvait la "séance" recommençait à chaque fois»

Avant la guerre 193945 quelques personnages typiques y habitaient.

Par exemple, Paul le cordonnier. Jacqueline, une de ses anciennes clientes, petite-fille à l'époque raconte:

"Paul me paraissait très vieux parce que je n'avais que dix ans. On entrait d'emblée dans son atelier qui était sombre, cela sentait bon le cuir neuf. Sur l'établi il y avait des bouts de cuir, des boîtes de conserve vides servant de réserves de clous, -des outils de toutes sortes. Au milieur de la pièce, un grand poêle sur lequel de la colle  forte chauffait au "bainmarie", sur une étagère les chaussures à faire et sur l'autre tout ce qui était fini. il y avait des bottines, des souliers fins, des cartables, des sacs à main etc... Vétu de son grand tablier de cuir. et armé de son « tranchet,, (couteau très coupant pour tailler les semelles de cuir) et de marteau, quelques clous entre les dents, il nous faisait un peu peur"

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C'était une «rangée» qui participait activement à la fête de quartier de la rue des Chats-Huants autrefois, nous a raconté un ancien Roncquois. « Mon grand-père Jean Baptiste était sorti dès le matin pour faire la tournée des «cabarets». Il n'était pas encore midi qu'il avait sa cuite. Grand-mère Emilie l'avait récupéré et mis au lit en lui prenant ses habits. La porte bien fermée, elle était tranquille. Ce n'était pas en caleçon long et maillot de corps à longues manches, sous-vêtements de l'époque, qu'il pouvait sortir.

Quelques heures après un cortège passe dans la rue et grand-mère se précipite pour le regarder En queue arrive la musique et une voisines 'écrie: « Rejarde Emilie, ton homme est là ! » Et notre brave grand-mère voit son brigand de mari, pieds nus, en caleçon et tricot de corps. Il avait autour du cou et de la ceinture des bottes d'échalottes, et dans ses mains deux couvercles de faitout qui lui servaient de cymbale.

ll était sorti de la chambre par la petite fenêtre guillotine. C'était cela l'ambiance de rangée. Tout à fait autre chose que les courées. C'était le bon temps, disent encore et toujours les anciens on savait s'amuser !!! »

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La rangée de maisons résonne encore des ambiances d'autrefois. Le café se situait dans la maison d'angle (Photo Ca. R.)

Quant à l'explication relative au nom de la rue, le mystère reste complet. L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'une cloche était installée sur la tour érigée sur le toit de la petite fermette qui avait été bâtie vers 1910, juste derrière la «rangée de la cloche», afin d'appeler les gens du château dispersés aux environs.

Jacqueline et Julien

Jacqueline et Julien

avec l'aimable autorisation de Nord Eclair
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