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LES CHATS-HUANTS
Le chat huant, ou «cat ouant» en patois du coin, est une chouette nocturne avec des yeux phosphorescents comme ceux d'un chat dans le noir, d'où son nom peut-être. L'encyclopédie nous dit qu'il s'agit de la hulotte ou chouette des forêts. Elle niche dans des creux d'arbres, des nids désaffectés ou des terriers de lapins.
Ce«lieu-dit» apparaît déjà sur un plan très ancien de 1720. En 1742, un autre plan, celui du fief de Helleweys, nous montre que le «chemin de Roncq » ou chemin du Dronckaert, rue H.Barbusse, devait traverser une forêt assez vaste. Le chemin était appelé aussi « le chemin du diable du de l'enfer'» car il devait tra verser ledit fief des Helleweys dont le nom en flamand évoque également ce lieu maudit Sur tous ces vieux plans (que l'on peut consulter fadlement aux Archives départementales de Lille>, il apparaît que ces vastes bois étaient à l'emplacement du lieu-dit « Les chats-huants». Il est plus que probable que ces chouettes des forêts hantaient les lieux qui, déboisés (le bois Leurent en serait le dernier vestige>, gardèrent le nom des oiseaux nocturnes qui les peuplaient autrefois.,
Quatre fermes démolies sur cinq
Après le déboisement des fermes se sont installées. Il y en avait 7 avant la Révolution, il en restait 5 au début de ce Siècle. Une des plus anciennes est la ferme Selosse, occupée par la même famiIle jusqu'à sa démolition et dont la construction remonterait bien avant la Révolution, puisqu'on la trouve trouve déjà en 1744.
De même que la ferme Catteau, occupée en dernier lieu par Henri Catteau et Marie-Thérèse Lerouge. Sur le cadastre de 1830, on trouve la ferme Acquette où plus Feurs Géiy de l'ère en fils, se sont succédé; On y trouve aussi la ferme Casiez. Elle était occupée par J.-BaptisteCasie, qui fut maire de Roncq; d'octobre 1870 à février 1874,puis par son fils, et enfin par la famille Debreyne. C'est à eux qu'appartenait la chapelle Notre-Dame de Grâce.
Sur le càdastre de 1 910,on peut voir une ferme dont on ne connaît que le dernier occupant, M. Jean Detombes. De ces cinq fermes, quatre furent démolies pour la construction du nouveau hameau des Chiats-Huants. Seuls, les bâtiments de la ferme Henri Catteau furent épargnés. Ils abritent maintenant l'entreprise «Not'Car».
Sans pouvoir toutefois préciser l'emplacement exact où ils se trouvaient, les enquêtes de oemmodo et inoemrnodo nous apprennent qu'il y avait aux Chats-Huants un teillage de lin en 1861 exploité par un Vansteenkyste et une tannerie Coethaels en 1871.
Dans ce hameau existaient des lieux-dits comme « Le trou de la bombe » en souvenir d'une cavité creusée par un de ces engins en 14-18, ou le champ de « La fosse Adèle » car à cet endroit une Roncquoise prénommée ainsi se noya dans une petite mare.
Qui dit~nouvelle résidence, dit nouvelles rues et''nouvelles appellations. Des personnages célèbres sont souvent mis à l'honneur. ici, comme on le verra, oe sont tous des musiciens, écrivains et deux peintres.
Rue Albert-Roussel, Tourcoing (Nord), 1869 - Royan (charente-Maritime) 1937. Compositeur français. Admis à l'école navale en 1887, il effectue plusieurs croisières d'instruction mais démissionne en 1894 pour se consacrer à la musique. Il fut l'élève de Gigout au Conservatoire de Paris puis il enseigna à la Scala Cantorum de 1902 à 1914.Il composa des symphonies, des concertos, des quatuor, mais ses oeuvres les plus connues sont certainement les ballets <Le festin de l'araignée » et « Bacchus et Ariane ». Sa santé s'étant altérée, il se retira à Royan où il mourut en 1937.
Rue Alexandre Desrousseaux Lille 1820-1892. Chansonnier patoisant lillois.ll vit le jour aux 120 de la rue St-Sauveur. Son père était passementier et aussi violoneux. A l'à~ de six ans, il fut mis en apprentissage chez un tisseur, Wilmot, qui, à la demande de son père, lui apprit à lire et écrire. Vers 17 ans, il commence à écrire des recueils de chansons en patois de Lille. Ce fut un succès. L'hymne régional des gens du Nord < Le Broutteux ~ Jules Watteuw) raconte dans ses souvenirs que, jeune auteur, il alla présenter ses oeuvres à Desrousseaux. Celui-ci le reçut fraîchement et lui conseilla de s'occuper d'autre chose que d'écrire du patois. Comme il se trompait!
Rue Alfred~de~Musset Paris 1810-1857, écrivain français. A 20 ans, il publiait ses premiers poèmes « Contes d'Espagne et d'ltalie ». En juillet 1830, il cemmence sa collaboration à la Revue de Paris. Il s'essaye au théàtre mais échoue tristement dans <La nuit vénitienne ». Il écrivit ensuite quelques romans: <A quoi rêvent les jeunes filles».
La période 1833-1838 fut marquée par une brève et orageuse liaison avec George Sand, mais aussi par une intense activité littéraire: « Les caprices de Marianne », <On ne badine pas avec l'amour», « Fantasio », etc. A la fin de sa vie ilécrivit des poèmes et un roman autobiographique.
Rue André-Messager. Montluçon 1853.- Paris 1929, compositeur et chef d'orchestre français. Il fut l'élève de St Saëns et de Gigout
Après avoir occupé différents postes d'organiste, il devient chef d'orchestre à Bruxelles puis à I 'Opéra Comique de Paris. Il dirigea ensuite l'orchestre de théâtre londonien du Coven Garden (1901-1907) puis la Société des Concerts du Conservatoire (1908-1919).
Parmi ses chefs-d'oeuvre, retenons les ballets <Les deux pigeons », « Isoline ». Les opérettes « Les petites Michus », <M Bancaire ».
Rue Hector Berlioz - La côte Saint André (Isére) 1803 - Paris 1869.
Musicien français venu à Paris pour faire sa médecine, il entre au conservatoire en 1826 malgré l'oppositïon des siens. Nommé conservateur de la bibliothèque du Conservatoire, cette sécurité matérielle lui permet de se consacrer à la musique. "Benvenuto Cellini " fût un échec, la symphonie «Roméo et Juliette» reçut un accueil tiède.
En 1837, le ministre de l'Intérieur lui commande une « messe de Requiem ». Il écrivit en outre des mélodies, un Te Deum, des ouvertures dont « Le carnaval romain» des symphonies dont la célèbre symphonie fantastique, un oratorio: « L'enfance du Christ". L'utilisation qu'il fait des instruments fait de lui le créateur de l'orchestre symphonique moderne. Il est l'un des représentants du romantisme.
Rue Jules Massenet - St Etienne 1842 - Paris 1912.
Musicien français. Il entreprend des voyages en Italie, AIlemagne, Autriche, Hongrie~ qui lui inspirèrent quelques pages dont notamment «Les scènes hongroises».A Paris il se fait connaître en se spécialisant dans I'art lyrique. En1878, il est nommé professeur de composition au Consèrvatoire de Paris. Sa mélodie raffinée, son orchestration soignée lui valurent la notoriété dans la musique de théâtre avec «Herodiade», « Werther», « Manon », « Thaüs», « Le jongleur de Notre-Dame ».
Rue Maurice Ravel. -Ciboure 1875 - Paris 1937, compositeur français.
Il étudie avec Gabriel Fauré au Conservatoire de Paris et obtient un second prix de Rome en 1901. Il s'impose dès ses premières oeuvres pour piano: «Menuet Antique», «Pavane pour une Infante défunte». Sa réputation se précise. avec «Schéhérazade». De nombreuses invitations l'entraînèrent en Amérique du Nord, en Espagne, au Maroc, en Suède.
On peut encore citer: des oeuvres pour piano, des oeuvres symphoniques, lyriques, dramatiques, etc. II était très méticuleux dans ses compositions. Peut-ëtre tenait-il cela de son père qui était horloger suisse?
Mais ses oeuvres principales sont «Le Boléro» et le «Concerto pour la main gauche» que lui avait commandê un pianiste amputé de la main droite. Ces deux. oeuvres ont pu être applaudies par les Roncquois en 1980 lors d'un concert donné en l'église Saint-Plat par l'Orchestre national de Lille, sous la direction de Jean-Claude Casadessus avec en soliste Jean-Philippe Colart.
Rue Maxence Vandermeersch. - Roubaix 1907 - Le Touquet 1951 écrivain français.
Il a peint dans ses romans les paysages du Nord et de la Flandre, ainsi que lavieduredespaysans, des pêcheurs, des ouvriers. «La maison dans la dune» raconte l'affrontement entre douaniers et fraudeurs, « Quand les sirènes se taisent » est le récit dramatique d'une grève dans le textile en 1932. On peut encore citer «L'empreinte du Dieu», « Corps et àmes » critique de certains milieux médicaux, « lnvasions 14», évoquant les misère de la région pendant la guerre 1914-18. Certains de ses livres furent portés à l'écran.
Il est décédé au Touquet, mai sa tombe se trouve au cimetière de Mouvaux.
square Auguste Renoir. Limoges 1941 -Cagnes-sur-Mer 1919. peintre français. Son père qui était tailleur vint s'installer à Paris en 1844. Après un apprentissage dans un atelier de décoration de porcelaine, il entra, en 1867 à l 'école supérièure des Bèaux Arts. C'est. là. qu'il fait la Connaissance de Monet, Cézanne et Picasso.
Paysagistè 'et portraitiste, il puise ses sujets dans la vie comtemporaine: <Le Moulin de la Galette», <Le déjeuner des canotiers». Mais il s'intéresse bientôt d'avantage aux figures qu'aux paysages et le nu féminin devient ,son thème principal «Les baignéuses ». Il est considéré comme le maître de l'impressionnisme
Rue Charles-Baudelaire. - Poète français, Paris 1821-1867. Révolté par le rernariage de sa rnère avec le comte d'Aupick, il mène au quartier latin une vie dissipée. Pour l'y soustraire, sa famille le fait embarquer sur un voilier en partance pour les Indes. Ce voyage enrichira sa sensibilité et l'on retrouvera l'exotisme des ïles dans ses contes.
En 1857 il écrit Les fleurs du mal, oeuvre pour laquelle il fut condamné à cause de l'immoralité de 6 poèmes.
Rêvant d'idéal, de beatitude et de pureté il cherche dans l'opium et le haschich un remède contre l'angoisse.
Il publie en 1860 « Les paradis artificiels», puis « Les petits poèmes en rose». Miné par la maladie il meurt à 46 ans.
Rue Charles Gounod. Paris 1818, Saint-Cloud 1893, compositeur français. Il entre au Conservatoire en 1836 et obtient le prix de Rome en 1839. En 1846, il entre chez les Carmes où il occupe le poste d'organiste. Il porte même la soutane. Mais iI ne tarde pas à découvrir que sa véritable vocation est la musique. Dès 1848, il s'y consacre mais ses premières oeuvres sont accueillies avec tiédeur par le public. Il faut attendre 1859 pour que Faust, Mireille, Roméo et Juliette lui assurent une gloire que consacrera sa nomination à l'lnstitut.
Après plusieurs échecs il se consacre à la musique religieuse et compose plusieurs messes et un Reqùiem qui ne sera joué que deux ans après sa mort.
Rue Gustave Charpentier. Dieuze 1860, Paris 1956. - Compositeur français, élève de Massenet Il obtint le prix de Rome en 1887. Après le succès de ses « impressions d'Italie», il composa <La vie du poète>. Mais son succès fut total avec le drame lyrique «Louise » en 1900. Ce roman musical fut suivi du drame "Julien" dans le même esprit. Charpentier s'y révèle le chantre du peuple, de ses misères et ses petits bonheurs quotidiens. Citons encore le «chant d'apothéose». composé pour le centenaire de Victor Hugo.
Rue Paul-Valery. Sète 1871 - Paris 1945, écrivain français. il publie quelques poèmes symbolistes dans des revues d'avantgarde, sur l'amour, l'amitié etc. Il rencontre Mallarmé qui aura sur lui une influence capitale.
En 1896 il renonce à la poésie pour se consacrer à l'étude des mathématiques et de la philosophie. Il retourne aux poèmes en écrivant « La Jeune Parque » en 1917, puis "Charmes" en 1922, des cahiers comme « Rhurnbs » en 1926 et «Analecta» en1927.
Il aborde aussi le théâtre avec « Mon Faust », son testament spirituel, tout en prenant posi tion sur les problèmes de son temps dans «Regards sur le monde actuel » en 1931.
Cette rue est à l'emplacement du sentier Casier et la ferme du même nom.
Rue Pierre-Degeyter. - Gand 1848. St-Denis 1932. C'est en 1855 que Adrien Degeyter quitte Cand pour venir chercher du travail à Lille. C'est à 11 ans que le jeune Pierre entra comme rattacheur à l'usine de Fives. Adolphe son cadet le suivra dans cette voie.
Vers 1880 le socialisme prend de l'extension à Lille. Les deux frères Degeyter en feront partie.
En 1888, Gustave Delory ramène de Paris un opuscule de poésie révolutionnaire, signé d'un ouvrer parisien décédé récemment à l'hôpital Lariboisière, un certain Eugène Potier. Dans ce recueil: «l'lnternational », Delory chercha un musicien capable de mettre sur cette poésie une musique facile à chanter par une chorale. On lui apporta une musique signée Degeyter. « L'internationale » était née et retentit pour la 1ère fois le 23 juillet 1888 à l'occasion d'une fête syndicale dans un café de la rue de laVignette à Lille. Il faudra attendre 1896 pour que la notoriété du chant dépasse les frontières régionales.
Pierre quitte Lille pour St Denis en 1901. Adolphe reste à Lille. C'est alors que Gustave Delory atteste que c'est Adolphe qui a signé la musique de l'Internationale. Pierre ne l'entend pas de cette oreille et revendique la paternité de l'oeuvre qui commence à devenir célèbre. Après plusieurs procès le 23 septembre 1922, la cour d'appel de Paris déclare que c'est Pierre le véritable auteur de l'Internationale. Entre-temps son frère s'était suicidé.
Rue Vincent Van Gogh . -Croot zundert Brabant, 1853, Auvers-sur-Oise 1890. Peintre néerlandais. Fils de pasteur d'une famille modeste, il est d'abord employé dans une galerie de tableaux à La Haye,à Londres et à Paris entre 1869 à 76, d'où est congédié. Il se sent attiré par la vie religieuse, mais là aussi ce fut un échec. Cette tendance à l'échec ne le quittera jamais. Il décide en 1880 de se consacrer à sa vocation artistique, et signe en 1885 son premier grand tableau «Les mangeurs de pommes de terre ».
Puis il découvre les estampes japonnaises à Anvers, l'impressionnisme à Paris et change alors radicalement sa peinture. C'est dans le midi de la France, à Arles plus précisément, qu'il découvrira en 1888, de nouvelles couleurs, d'autres lumières et sa palette deviendra resplendissante. « Le jardin des maraîchers », « Les tournesols ».
Victime d'une dépression, et après une brouille avec Gauguin, il se mutile l'oreille gauche. Après un an d'internat à l'asile de St Rémy-de-Provence> il fera son autoportrait: « L'homme à l'oreille coupée ». Il s'installe alors à Auvers sur Oise où il va peindre le meilleur de ses tableaux, « L'église d'Auvers» en 1890.
Il peint son dernier tableau «Le champ de blé aux corbeaux », juste avant son suicide le 27 juillet en se tirant une balle dans la poitrine. Il meurt le 29.
Rue Verlaine Paul. - Metz 1844 - Paris 1896. La famille de Paul se fixe à Paris en 185l, où il sera employé à l'hôtel de ville. Il fréquente les milieux littéraires et se montre très vite attiré par la poésie. Mais, alcoolique de bonne heure, il est sujet à des troubles nerveux et vit en plein désarroi. Dans « La bonne chanson » en 1870, il célèbre l'amour pour sa femme car le mariage semble lui avoir apporté la sérénité. Le 10 septembre 1871, Rimbaud vient s'installer chez lui et brisera le jeune ménage.
Compromis pendant la Commune, il perd son poste, abandonne sa femme et s'enfuit avec Rimbaud, son inséparable ami, en Belgique, puis à Londres. De retour à Bruxelles, à moitié dément, il tire 2 coups de révolver sur Rimbaud le 10 juillet 1873 et est emprisonné 2 août.
De retour à Paris; il écrira « L'art poétique », des recueils religieux (« Amour », « Bon heur») des recueils érotique. (« chanson pour elle », « Ode er son honneur»). Mais retombant dans l'alcoolisme, il finira ses jours à l'hôpital de Paris, soigné par deux prostituées.
Tout le monde connait les célèbres vers du poète qui, le 5 juin 1944 volèrent sur les ondes de la BBC (radio anglaise) annonçant le débarquement pour le lendemain: «Message personnel »:
« Les sanglots longs
« Des violons
« De l'automne
« Bercent mon coeur
« D'une langueur
« Monotone
Jacqueline et Julien |
Jacqueline et Julien avec l'aimable autorisation de Nord
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